Interpolation numérique via les polynômes de Tchebychev

1. Le polynôme d'interpolation de Tchebychev

Connaissant les (N+1) valeurs nodales d'une fonction f(x) aux points de collocation de Gauss, Gauss-Lobatto ou Gauss-Radau, on peut construire le polynôme d'interpolation (de degré N) fN(x):
Polynôme d'interpolation de Tchebychev
Où les coefficients spectraux ck sont complètement déterminés (voir la page à ce sujet).

Connaissant les ck, il est aisé de calculer fN(x) en n'importe quel x, par application de la formule ci-dessus; calcul qui peut en outre être optimisé en tenant compte des expressions et de la relation de recurrence entre les polynômes de Tchebychev:
Expression des polynômes de Tchebychev et relation de récurrence
Les termes de la série se calculant dans l'ordre ascendant et en peu d'opérations.

2. Convergence de l'approximation

Que le polynôme d'interpolation fN(x) soit basé sur les points de collocation de Gauss, Gauss-Radau ou Gauss-Lobatto, il y a convergence exponentielle de fN(x) vers f(x).

2.1 Exemple

N.B.: Cet exemple est également traité du point de vue de l'interpolation via les polynômes de Lagrange sur des points équidistants
Interpolation, sur l'intervalle [-1;1], de la fonction suivante:
Fonction f(x)=(1+x.x-x.x.x).exp(x/5)

A l'aide de (N+1) points de Gauss, on obtient des polynômes d'interpolation de degré N. Les écarts relatifs entre ces polynômes d'interpolation et f(x), pour N = 7, 10, 15 et 20, sont:
Erreur relative des polynômes d'interpolation pour N=7, 10, ,15 et 20

Ce qui illustre bien les propriés suivantes: Tous les commentaires ci-dessus résultent du (bon) choix des points de collocation, indépendement du fait de considérer le polynôme d'interpolation via les polynômes de Tchebychev.

2.2 Convergence des coefficients spectraux

Passons à présent à ce qui fait tout l'intérêt de l'approche qui consiste à considérer le développement du polynôme d'interpolation en terme d'une série des N premiers polynômes de Tchebychev Tk(x) (respectivement pondérés par les coefficients spectraux ck).
En poursuivant l'approche par l'exemple ci-dessus, étudions l'évolution de l'amplitude des coefficients spectraux en fonction du degré du polynôme d'interpolation.
L'amplitude des coefficients spectraux ck, pour N=3, 7, 10, 15 et 20 est:
Coefficients spectraux du développement pour N=3, 7, 10, ,15 et 20

Ce qui illustre à merveille les comportements suivants:

3. Aspects pratiques et autres commentaires

La (grande) majorité du temps, on ne dispose pas de la fonction f(x) que l'on cherche à interpoler, mais seulement d'un jeu de valeurs prise par celle-ci aux points de collocation. Il est alors impossible d'évaluer formelement l'erreur comise lors d'une procédure d'interpolation.
A ce stade, il est vivement conseillé de prendre le temps de jeter un oeil au spectre des coefficients ck; d'une part pour se faire une idée de la qualité de la représentation du signal, et d'autre part par ce qu'il est souvent observé que, une fois le régime de convergence exponentiel atteint, l'amplitude du coefficient cN (le dernier du développement) est un bon indicateur de l'ordre de grandeur de l'écart du polynôme d'interpolation à la fonction f(x).

  Liens connexes: Les polynômes de Tchebychev, quadratures et points de collocation associés
Interpolation sur un jeu quelconque de points via les polynômes de Lagrange
Intégration numérique via le développement sur les polynômes de Tchebychev
Dernière mise à jour: 26/12/04
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