via le développement sur
les polynômes de Tchebychev
1. Dérivée physique et
dérivée spectrale
Le polynôme d'interpolation de degré N (construit sur
N+1 points de collocation x
i
de l'intervalle [-1;1]) f
N(x) ,
d'une fonction f(x), a pour
développement sur les polynômes de Tchebychev:
Où les coefficients spectraux c
k sont
complètement déterminés (voir
les pages sur les
polynômes
de Tchebychev et
matrices de passage
associées).
Pour évaluer la dérivée de f(x),
Il faut calculer celle de f
N(x).
Lorsqu'il s'agit d'évaluer cette dérivée aux points de
collocation, on peut écrire les relations entre
dérivées nodales
y
i(1)
= f
N(1)(x
i)
et valeurs
nodales y
i = f
N(x
i)
sous la forme d'un système linéaire
D N(1)×
y(1)
=
y (ainsi qu'explicité au sujet de la
dérivation
des polynômes d'interpolation de Lagrange).
De ce point de vue, on qualifie la matrice
D N(1) de matrice de
dérivation dans l'espace physique, puisqu'elle
exprime le lien entre les valeurs aux points de collocation et
les valeurs des dérivées en ces mêmes points.
On peut adopter un point de vue complémentaire:
La dérivé peut,
tout comme le polynôme d'interpolation,
être considérée du point de vue de son
développement sur les polynômes de Tchebychev.
Il existe ainsi une relation entre les coefficients spectraux de chacun
de ces développements qui se met sous la forme
d'un système linéaire:
D S,N(1)×
c(1)
=
c, où
c est le vecteur des coefficients spectraux
c
k de f
N(x),
c(1) le
vecteur des coefficients spectraux
c
k(1) de
f
N(1)(x)
et
D S,N(1) la matrice de
dérivation dans l'espace spectral.
2. Matrice de dérivation spectrale
La dérivée de f
N(x) est égale à
celle de son développement.
Or les dérivées
des polynômes de Tchebychev sont telles que:
A l'aide de ces relations, on montre que les éléments
de la matrice de dérivation spectrale
D S,N(1)
sont:
En d'autres termes, la matrice
D S,N(1)
est triangulaire supérieure, à diagonale nulle, et bien creuse
(la moitié des éléments de la partie triangulaire
sont nuls).
3. Liens entre matrices de dérivation
physique et spectrale
En partant des relations (via les matrices de passage
P et
son inverse
P -1 )
entre valeurs nodales
et coefficients spectraux:
P×
c =
y et
P -1×
y =
c,
qui par ailleurs lient
également valeurs nodales et coefficients spectraux de la
dérivée:
P×
c(1) =
y(1)
et
P -1×
y(1)
=
c(1),
et en tenant compte des relations de dérivation:
D N(1)×
y(1)
=
y et
D S,N(1)×
c(1)
=
c, on montre que:
D N(1) =
P × D S,N(1)
× P -1
Relation particulièrement utile puisqu'elle permet de
construire la matrice de dérivation physique
D N(1)
à partir des matrices de passage
P et
P -1, et de la
matrice de dérivation spectrale
D S,N(1).
Il existe d'autre part des
procédures pour construire
cette matrice de dérivation plus
directement.
4. Dérivées
d'ordres supérieurs
En suivant des raisonnements similaires à ceux donnés
ci-dessus, on montre que les matrices de dérivation
(aussi bien spectrale que physique) d'ordre n
sont simplement égales au produit de la matrice
de dérivation première par elle-même.
En clair,
D S,N(2)
=
D S,N(1)
×
D S,N(1),
D N(2)
=
D N(1)
×
D N(1),
D S,N(3)
=
D S,N(1)
×
D S,N(2),
D N(3)
=
D N(1)
×
D N(2),
...