Définition et exemple illustratif
1. Contexte
Dans la mesure où un schéma d'intégration temporelle
revient à approximer au mieux la dérivée d'une
fonction (sur l'intervalle défini par deux instants successifs) et
donc en fait d'approximer au mieux le développement de Taylor celle-ci,
l'erreur due à une méthode d'intégration est
directement liée à la tronquature correspondante.
Ainsi l'approximation
d'
Euler (explicite, dans l'exemple qui suit)
de l'équation différentielle:
ordinaire:
s'écrit:
L'erreur comise à chaque itération
peut être estimée en via
le développement de Taylor:
qui indique qu'à chaque itération on introduit
une erreur proportionelle au carré du pas de temps.
Ces erreurs vont s'accumuler au fils des itérations temporelles,
ce qui au final fait remonter l'erreur d'un ordre de grandeur
lorsque l'on évalue l'erreur totale à un instant quelconque.
2. Exemple illustratif
Rien ne vaut un exemple pour illustrer tout cela.
Soit donc l'équation différentielle suivante:
Dont la solution est:
Disposant de la solution analytique, on peut étudier la
convergence vers celle-ci des solutions numériques obtenues
par différents schémas temporels:
On intègre, par plusieurs méthodes (Euler explicite
et Runge-Kutta 2,3 et 4) et pour plusieurs pas de temps dt
(variant de 2 à 0.0001) cette équation et
on regarde l'écart (relatif,
c.-à-d. la valeur absolue de la différence entre valeurs
numérique et analytique, divivée par la valeur analytique) au
temps t=4 entre solutions numérique et analytique.
On obtient alors les écarts relatifs suivant:
Graphe qui illustre les points suivants:
- Pour un pas de temps suffisament petit (ici lorsque dt est plus petit
que 0,2) on observe la décroissance attendue du schéma
employé: pour la méthode d'Euler, lorsqu'on diminue le
pas de temps d'une décade, l'erreur dimine également d'une
décade, tandis que pour cette même diminution du pas de
temps, l'erreur pour la méthode Runge-Kutta 2 décroit
de 2 décades, celle de Runge-Kutta 3 de 3 décades et
celle de Runge-Kutta 4 de 4 décades.
- Le comportement de décroissance de l'erreur tel qu'attendu
par l'ordre (théorique) de la méthode n'a lieu qu'à
partir d'un pas de temps dt suffisament petit.
- Les calculs étant réalisés à une
précision donnée, on atteint une saturation
(typiquement d'un ordre de grandeur suppérieur à
l'epsilon machine) pour un pas de temps suffisament petit.
Ce qui s'observe dans l'exemple ci-dessus avec la méthode
de Runge-Kutta 4 pour un dt inférieur à 0.001; que
l'on verrait pour les autres méthodes si on avait poursuivit
l'étude avec des dt inférieurs.
3. Commentaires subsidiaires
- Le fait que la décroissance de l'erreur ne soit telle qu'attendue
qu'à partir d'un pas de temps dt suffisament est liée au
fait que l'erreur de troncature du développement de Taylor
n'est proportionnel à l'ordre du premier terme
néglig;é que dans la mesure d'un dt suffisament petit.
- En pratique, on ne dispose pas de la solution analytique
et on ne peut déterminer l'erreur effectivement comise.
Il est impératif, pour chaque cas de figure, de réaliser
des calculs pour plusieurs valeurs de dt afin de s'assurer de la
bonne convergence de la résolution et de se faire une idée
de la précision effective de la solution nuérique.
- Les méthodes d'ordre élevé sont plus
précises, mais plus lourdes à mettre en oeuvre.
Dans la pratique, il faut considérer le coût
total, c'est à dire le temps de calcul nécessaire
pour produire des résultats d'une précision donné.
On s'appercoit alors souvent que les méthodes d'ordre
élevés sont très avantageuses.