Généralités
1. Intégration
d'équations différentielles ordinaires
1.1. Introduction
Une équation différentielle ordinaire (d'ordre 1) est
de la forme:
Où l'expression du second membre F(x,t) et
la valeur de la condition initiale x(t = 0) sont données.
Dans les cas les plus simples, x(t) représente une
seule variable. Plus généralement
(lorsqu'il s'agit d'un système d'équations
différentielles couplant plusieurs variables), x(t) est un vecteur
regroupant les inconnues.
La (les) solution(s) x(t) s'étend(ent) a priori sur
l'intervalle semi-infini des t positifs.
Conséquement, la procédure de résolution
numérique de l'équation n'est pas
la détermination d'une solution approchée "en bloc"
sur un intervalle (straégie parfaitement adaptée
pour la résolution d'équations différentielles
avec conditions aux limites); on cherche plutôt à
"suivre" l'évolution de x(t), depuis sa condition initiale
x(t = 0) jusqu'à une valeur de t donnée
(bien que par ailleurs parfaitement arbitraire).
Typiquement, ce type de problème aux conditions initiales
concerne l'évolution temporelle d'un système;
on désigne donc les procédures de résolution
de
schémas d'intégration temporelle ou,
d'une façon plus imagée, de
procédure de
marche dans le temps
(de "time marching" en anglais).
Les principes de bases de cette approche sont simplement de
subdiviser le temps t en instants successifs t
i
(le plus souvent régulièrement espacés; c.-à-d.
tels que t
i = i.h )
et de construire une approximation numérique reliant
la solution (encore indéterminée)
à l'instant t
n : x(t
n) à celle(s)
du (ou des) instant(s) précédent(s) (connus).
Ainsi, connaissant la condition initiale x(t
0), on
construit x(t
1), qui sert ensuite à déterminer
x(t
2), qui permettera de calculer x(t
3), ...
Bien évidement, un
schémas
d'intégration temporelle employé
sera plus ou précis et fiable selon le(s)
degré(s) d'approximation(s) qu'il inclue.
Entre autres critères, on distingue en particulier
l'ordre des différements schémas qui donne
(au moins théoriquement) le taux de convergence, en fonction
du pas de temps (l'écart entre les instants successifs calculés).
Voir la page sur l'
ordre
des schémas temporels pour plus de détails
sur ce sujet.
1.2. Construction de systèmes équivalents
d'ordre 1
Lorsqu'une équation différentielle ordinaire
(ou un système d'équations différentielles ordinaires)
contient des dérivées d'ordre supérieur (à 1),
il est toujours possible de construire un système équivalent
d'ordre 1 en introduisant des variables intermédiaires.
Ces variables intermédiaires sont simplement les
dérivés successives des variables initiales.
Exemple:
L'équation différentielle d'ordre 2:
devient, en posant y(t) = x'(t), le système
équivalent (de 2 équations d'ordre 1):
1.3. Les schémas d'intégration
temporelle
On dispose d'un large éventail de possibilités
pour discrétiser les termes (dx/dt et F(x,t)) de l'équation
différentielle. Suivant les approches, on distingue les deux
"familles" de schémas d'intégration temporelle suivantes:
- Schémas à pas unique:
l'état du système
à l'instant tn+1 est construit à partir
de son état antérieur tn.
- Schémas à pas multiples:
l'état du système
à l'instant tn+1 est construit à partir
de N états antérieurs tn,
tn-1, ..., tn-N.
On distingue de plus, suivant la façon dont est discrétisé
le second membre F(x,t), les formulations suivantes:
- Méthodes explicites: La valeur du second membre
à l'instant tn+1 :
F(x(tn+1),tn+1) n'intervient pas
dans la détermination de x(tn+1).
On construit ainsi des schémas qui sont de la forme
x(tn+1) = S, ou S ne contient que des termes connus
(x(tn), F(x(tn),tn), ...).
- Méthodes implicites: La valeur du second membre
à l'instant tn+1 :
F(x(tn+1),tn+1) intervient
dans la détermination de x(tn+1).
Ces schémas mènent à une équation
liant x(tn+1) et F(x(tn+1),tn+1);
équation qu'il faudra résoudre pour
déterminer x(tn+1). Cette dernière
étape peut s'avérer particulièrement
délicate, en particulier lorsque F(x,t) est non linéaire
(par rapport à x).
- Méthodes semi-implicites: Certains termes
de F(x,t) sont construit suivant une formulation implicite,
d'autres suivant une formulation explicite.
Généralement, les termes linéaires
sont implicités et les termes non linéaires sont
explicités.
Description de quelques
schémas à pas
unique (Euler, Crank-Nicholson, Runge-Kutta),
schémas à pas
multiples
(Euler retardé, Adams-Bashforth, Adams-Moulton).
2. Intégration d'équations
différentielles aux dérivées partielles
Ce qui est écrit ci-dessus s'applique également
aux équations aux dérivées partielles.
Pour celles-ci, le second membre contient des dérivées
partielles par rapport à des paramètres autre que t
(typiquement des des dérivées par rapport aux variables
d'espace). Ce qui signifie que, une fois la
discrétisation temporelle
effectuée, il faudra résoudre un système
différentiel (aux conditions aux limites) pour
déterminer l'état du système à l'instant
t
n+1, résolution
à renouveller à chaque
itération temporelle.